jeudi 22 mai 2008

cinema au maroc


Panorama du cinéma marocain :

La première période de l’histoire du cinéma au Maroc se situe entre 1897 et la première guerre mondiale. C’est l’apparition du cinéma, le tournage de documentaires. La seconde période est celle du cinéma colonial, cinéma de propagande bien sûr, mais aussi cinéma de divertissement pour les métropolitains, basé sur le dépaysement et l’exotisme. Ce cinéma colonial connut un premier grand succès en 1921 avec L’Atlantide. Une réussite qui apporta capitaux et compagnies commerciales. Environ trente cinq longs métrages de ce type furent réalisés au Maroc. Militaristes, flatteurs de l’identité française, ces films montrent « des Maghrébins qui apparaissent comme des êtres flottant dans un espace sans histoire et sans culture. Ce sont des êtres de l’absence qui ne sont montrés que pour mieux valoriser l’occupant. Ils subissent l’histoire au lieu de la faire, d’où le fait qu’il fonctionne plus comme un décor que comme de véritables personnages. D’une certaine manière, l’histoire du cinéma colonial c’est l’histoire de cette négation »(1). Cette situation permet néanmoins au cinéma marocain de se développer. Le Maroc est le pays de la région le mieux et le plus tôt équipé. Des studios sont installés à Casablanca en 1939, à Rabat en 1944. Un réseau de salles bien organisé couvre l’ensemble des territoires urbanisés. Le protectorat sera représenté à Cannes en 1952 par Orson Welles et son Othello. Cependant, beaucoup de productions restent de peu de qualité, inspirées de productions égyptiennes réadaptées. Retenons cependant en 1958 « Le fils maudit » de Mohamed Ousfour, un vrai film d’auteur. La troisième période, est la période fondatrice d’un véritable cinéma marocain indépendant. Il faudra attendre 1968 pour que soit produit Vaincre pour vivre, de Mohammed B.A. Tazi. Ce premier long métrage, commercial et propagandiste, aura surtout le mérite d’ouvrir la voie à de nouveaux réalisatteurs qui fonderont l’ère classique du cinéma marocain : Moumen Smihi (Traces - 1970), Habib Bennani (Wechma- 1970) Souheil Benbarka (Mille et une mains - 1972), Jillali Fehrati (Poupées de roseau-1981), Mohammed Reggab (le coiffeur du quartier des pauvres-1982). Ces réalisateurs là remettront le cinéma marocain en selle et lui redonneront se lettres de noblesse.
La dernière période est la période contemporaine. Elle est marquée par une nouvelle irruption de réalisateurs étrangers dans le paysage du cinéma marocain. Par la création à Ouarzazate de vastes studios profitant du coût de la main-d’oeuvre et de conditions climatiques réduisant à néant le risque d’interruption des tournages, le Maroc a retrouvé une place de pivot dans le cinéma international. « Arn » de Jean Pierre Sinapi, « Looking for tomorrow » de Barney Pratt Mills, « Paris » de Cedric Klapish, « Prisonners of the sun » de Roger Christian sont au moment ou j’écris ces lignes en cours de tournage sur le sol marocain. Et aussi « Whater Lola wants » de Nabil Ayouch. Ceux que l’on appelle les « jeunes cinéastes » marocains ont été éduqués au cinéma par des pellicules du monde entier, sont traversés d’influences multiples. Nourreddine Lakhrami(Nés sans skis au pied-1990)(2), Faouzi Bensaïdi (Trajets, 2000), Ismaël Ferroukhi (Le grand voyage-2004), Daoud Aoulad Syad (Tarfaya-2004), Saâd Chraîbi (Jawhara, 2004), Mohamed Asli (Les anges ne volent pas-2004), des femmes comme Narjiss Nejjar (le très beau « les yeux secs »-2003) Leïla Marrakchi (Marock-2005), ont une écriture plus directe et plus forte, se confrontent plus directement que leurs ainés aux problèmes sociaux et religieux, aux tabous de la société marocaine.

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