Au cinéma, les relations entre peinture et cinéma peuvent se décliner sous quatre modes différents selon que le cinéaste cherche l'équivalence visuelle, à confronter le cinéma à la peinture, à mettre en scène le travail du peintre ou à filmer le tableau.
Lorsque le film cherche seulement l'équivalence visuelle c'est pour signaler des enjeux communs avec ceux du peintre qu'il cite de manière plus ou moins explicite. Dans ce cas on pourra parler de peinture dans le cinéma (partie I). Le thème cinéma dans la peinture (partie II) doit être réservé aux films qui ont pour sujet explicite la confrontation avec la peinture, l'exploration de la peinture. La biographie filmée met la peinture un peu plus à distance et c'est souvent l'enjeu mélodramatique qui importe même si certains films mettent en scène les principales étapes de la création (Partie III). Filmer non avec la peinture ni même le travail du peintre mais les tableaux met encore plus à distance le spectateur de la peinture (partie IV).
Les grands mouvements esthétiques du cinéma partagent souvent les mêmes noms que ceux de la peinture. L'ordre des mouvements et les concepts qu'ils recouvrent sont toutefois différents. Nous indiquerons pourtant une correspondance possible entre écoles de cinéma et écoles de peinture (partie V).
Technique picturale et technique cinématographique utilisent aussi souvent des outils communs : profondeur de champ, perspective, plan-séquence, couleur... (partie VI).
I - La peinture dans le cinéma.
La recherche par les cinéastes des équivalences visuelles, voir de simples citations, est le signe d'une vision commune partagée avec le peintre.Il peut s'agir d'une recherche d'équivalences visuelles ou d'une citation plus explicite de tableaux.
II - Le cinéma dans la peinture
Dans son texte, Peinture et cinéma, André Bazin distingue le film d'art, création d'un cinéaste dont le Van Gogh d'Alain Resnais est l'archétype, du documentaire pédagogique qui lui semble voué à l'échec.
III - Le peintre au cinéma
La biographie filmée ne constitue souvent pas un apport important à la compréhension des enjeux picturaux. On constatera toutefois une même convergence pour filmer les étapes essentielles de la création.
IV les tableaux dans le cinéma
De nombreux films montrent des reproductions de tableaux de peintres célèbres, toujours comme un écho à la psychologie des personnages (Douglas Sirk), parfois comme un moyen de signifier l'écoulement du temps (Picasso dans Jules et Jim, François Truffaut, 1962) ou comme un écho au thème du film (Magritte dans Je t'aime je t'aime, Alain Resnais, 1968).
V - Confrontations des courants esthétiques
Les grands mouvements esthétiques retracent les différentes manières de ressentir ; ce que Wölfflin a appelé les bouleversements du sentiment décoratif (ce qui mérite d'être représenté) et du sentiment imitatif (comment le représenter). Nous reprendrons les grands mouvements esthétiques, tels que Gilles Deleuze les a proposés dans L'image-temps. La correspondance des mouvements de la peinture et du cinéma ne suit ni le même ordre ni ne répond toujours aux mêmes concepts. Néanmoins les rapports sont assez étroits pour que nous en recherchions progressivement les rapports.
VI- Rapprochements entre concepts de la peinture et du cinéma
Des rapprochements entre les concepts de perspective et de profondeur de champ, entre l'art du gothique international et le plan-séquence et les effets recherchés par certains faux raccords et la technique du cubisme.
VII - La peinture s'empare du cinéma
Parce que le cinéma est un art bien plus récent que la peinture ce n'est que très tardivement que celui-ci aura une influence sur celle-là.
Le cinéma est d'abord considéré comme une fabrique de stars par Andy Warhol qui peint Marylyn Monroe ou Liz Taylor. Il est aussi, au même titre que la bande-dessiné, un réservoir de culture populaire. L'exposition Le mouvement des images (Musée d'art Moderne, avril 2006 - janvier 2007) montre l'influence du cinéma expérimental sur la peinture de la fin du XXème siècle.
